Situé au nord-ouest de l’Hokkaido, Wakkanai (稚内) est la ville la plus au nord du Japon. Pour l’anecdote, la prononciation est proche de wakannai, qui signifie “Je ne sais pas”, ce qui peut créer quelques incompréhensions de temps en temps ;)
Je suis hébergé par une famille japonaise durant 4 nuits, connue grâce à une japonaise professeur de français à Hirosaki. Le couple est originaire de Yokohoma (ouest de Tokyo) et s’est retrouvé à Hirosaki, puis à Wakkanai suite à diverses mutations professionnelles du mari, Hideki. Il travaille dans une usine de conserverie de poissons. Et ce n’est pas ce qui manque dans l’Hokkaido !
On échange en japonais autour d’une cannette de bière (Sapporo bien sûr !) et d’un repas préparé par sa femme, Chikako. Au menu, sashimi de poisson, légumes, sardines fris. Chikako parle correctement anglais, ce qui est d’une bonne aide de temps en temps. Hideki moins. On termine le repas par un verre de saké (froid, comme je le préfère). Étant allés sur l’île de Rebun la semaine précédente, ils en profitent pour me montrer quelques photos. La météo étant bonne, ce sera mon activité pour le lendemain.
Ile Rebun
Le lendemain, je me lève à 5h30, afin de prendre le premier ferry pour l’île Rebun (礼文島). Deux heures plus tard, j’arrive au sud de l’île. Mais la randonnée que je souhaite faire se trouve au nord de l’île. J’attends donc le bus et je fais la connaissance d’un couple frère/soeur venu de Paris et visitant le Japon pour 6 semaines. Vu qu’on a le même programme pour la journée, on la passera ensemble. Lui travaillait auparavant en agence bancaire en France, mais il vient de finir un PVT Nouvelle-Zélande. Elle est saisonnière au club Med et profite de l’inter-saison.
La météo est avec nous et nous permet une belle visite du nord de l’île. Pas de grandes étendues de fleurs, mais surtout du vert. Je retrouve beaucoup de similarités avec la végétation rencontrée à Shiga Kogen, sauf que l’on est au niveau de la mer cette fois. Signe de proximité avec le voisin russe, les panneaux sont écrits également en cyrillique.
Il y a peu de monde sur le sentier, bien que le ferry du matin était complet. En fait, ce sont surtout des groupes qui passent le week-end sur l’île. On arrive, seuls, au bout de la randonnée avec le cap Sukoton, le point le plus au nord de l’île. Cette solitude ne durera pas longtemps, car des cars de touristes débarquent avec photo souvenir de groupe, passage éclair au magasin, puis retour en car !
De notre côté, retour en bus local, synchronisé avec le départ du ferry, qui est beaucoup moins rempli qu’à l’aller. L’arrivée au port de Wakkanai étant à 19h, on ne profite que peu du coucher de soleil. Mais suffisamment afin de faire quelques photos :) De retour chez mes hôtes japonais, je partage avec eux bières, dîner (similaire au soir précédent) et vin.
Alentours de Wakkanai
Le lendemain, la météo, avec vent et pluie, encourage peu à mettre le nez dehors. En fin de journée, je vais à un onsen avec Chikako. Puis son mari vient nous récupérer à la sortie. Pour ce soir, ce sera restaurant de sushi. Un délice entre les sashimi et les sushi. On termine la soirée par le bar situé en haut d’un hôtel, donnant sur le port (enfin surtout sur le navire de garde-côtes ^^). Pour ma part, je choisi un whisky local. Pour l’anecdote, en parlant des alcools en France, j’aborde le sujet du pastis. Mes hôtes ne connaissant pas l’anis et le barman entendant la conversation, il m’apporte une bouteille de pastis afin de leur faire sentir.
Dernier jour à Wakkanai. Comme on est dimanche, une session photographie est organisée dans les alentours. L’événement ne commençant qu’à midi, on va d’abord au cap Soya, point le plus au nord du Japon et ensuite on circule sur White Road, située sur les hauteurs. La particularité de cette route est qu’elle est composée de coquillages, ce qui lui donne sa couleur blanche.
Puis on retrouve le groupe. On est donc une dizaine à passer la journée à se ballader dans le sud de Wakkanai en voitures (avec de la musique russe vu que l’on capte les stations de radio russes), au milieu des vaches, des prairies et des fleurs ; très souvent avec le mont Rishin en toile de fond. A la fin de la journée, on va dans un café (あとりえ華, otorie ana, studio des fleurs) dont le rez-de-chaussée est un atelier de peintre et une gallerie exposant des oeuvres. Le premier étage est le café avec vue sur les champs. J’y fais la rencontre d’un peintre (M. Sato) logeant dans l’atelier et qui a vécu à Paris au début des années 80. Sur un mur trône un immense plan de métro et bus de Paris datant de 1983. Je lui montre où j’ai habité en région parisienne et je constate que la ligne de bus passant près de chez moi n’a pas changé depuis 30 ans ! Il me montre également quelques photos d’époque, dont la teinte, les vêtements et les véhicules me rappellent des photos de mon enfance.
Le soir, c’est à mon tour de remercier mes hôtes en préparant le dîner. Au menu, je cuisine un riz cantonnais à la sauce soja et bien sûr des crêpes pour le dessert ! Chikako m’a dit avoir déjà essayé, mais elle avait eu des difficultés avec la poële. En effet les bords sont assez hauts et le téflon a vieilli. Mais en huilant avec un essui-tout et avec un bon coup de poignet, la quinzaine que j’ai préparée a été un succès :) Et ils n’ont pas arrêté de me prendre en photo et de me filmer chaque fois que j’en retournai une ^^ Vu la quantité, il en restait même pour le lendemain. Et Hideki ayant apprécié, Chikako a du acheter des ingrédients pour aller avec pour le dîner suivant.
Ce séjour à Wakkanai fut une très belle expérience, principalement grâce à Chikako et à Hideki. Le lieu, bien qu’isolé, est superbe. Que ce soit l’île de Rebun ou les environs (voiture ou vélo obligatoire), si vous aimez la nature, vous serez servis. Et pour les amateurs de poissons crus, la production locale est excellente !
N’hésitez pas à consulter les autres photos des environs de Wakkanai et l’île Rebun.