Note : Vous pouvez également lire mon expérience avec cette série d’articles et notamment le bilan de ces 3 mois à ShigaKogen.
Quand ?
La saison de ski démarre vers début décembre et s’achève fin mars, voire début avril, selon les conditions d’enneigement. Le gros pic d’activité est durant les 2 dernières semaines de décembre avec les congés de fin d’année. Certains japonais ne travaillent d’ailleurs que durant cette période.
Où ?
Les stations sont, soit situées dans la préfecture de Nagano (JO de 1998) avec une clientèle essentiellement japonaise venant de Tokyo, ou dans l’Hokkaido avec une clientèle (et un personnel) beaucoup plus international. Si vous souhaitez utiliser votre japonais au quotidien et travailler dans des équipes japonaises, je vous conseille de viser la région de Nagano.
Quel visa ?
La majorité des offres que j’ai vu ne sont accessibles qu’avec un PVT/WHV ou avec un visa de mariage. Comme ces visas ne nécessitent pas d’actions de la part de l’employeur, c’est la solution la plus pratique pour eux. Par la suite, si vous êtes autonomes en japonais et compétent sur le poste, j’ai eu le retour de plusieurs sponsoring pour la saison suivante.
Néanmoins, des métiers spécifiques, comme les moniteurs de ski par exemple, bénéficient régulièrement d’un sponsoring, même pour leur première saison.
Où postuler ?
Je suis passé par les services de BoobooSki avec qui j’ai eu une très bonne expérience. Il s’occupe de tout, du recrutement à la logistique pour vous emmener sur le lieu de travail. C’est un très bon choix si votre niveau de japonais est limité. En plus, comme BoobooSki s’occupe également des stations balnéaires, vous êtes prioritaires si vous souhaitez enchaîner avec 4 mois à Okinawa. Pour information, SAN Consulting est la société japonaise derrière BoobooSki.
En tout, j’ai du passer une demi-journée entre remplir le formulaire sur le site, l’entretien skype, faire une photo et envoyer 2-3 mails. Et il n’y a pas de frais de recrutement à payer vu que c’est la société japonaise qui paye SAN Consulting.
Par contre, si vous êtes autonomes en Japonais, je vous conseille de postuler directement auprès des établissements japonais. Cela permet de cibler plus facilement un poste et un lieu. Et vous aurez un salaire plus élevé. J’ai également croisé des Français qui étaient passés par une agence d’intérim française spécialisée dans les métiers de la restauration. Bref, il y a du choix et Google est votre ami pour trouver d’autres sites proposant du boulot.
Faut-il un bon niveau en Japonais ?
Tout dépend du poste pour lequel vous postulez. Si vous êtes barman ou à la plonge, un niveau très basique peut suffire. Sur mon groupe, deux filles ne parlaient pas du tout japonais et ne savaient pas lire les katakana/hiragana. Mais parlant anglais nativement et ayant de l’expérience dans les métiers de la restauration, cela leur a permis d’avoir un poste.
Au contraire, si vous souhaitez travailler à la réception ou en caisse de remontées mécaniques, votre niveau de Japonais devra être au moins N3. N’espèrez pas par contre un meilleur salaire du fait d’un poste demandant plus de compétences linguistiques si vous passez par Boobooski. Mon colloc canadien parlant anglais nativement, ayant le N2 et travaillant au service des bagages et aidant à la réception comme traducteur avait le même salaire horaire que moi (d’où mon conseil de postuler directement).
Tatouages, ça passe ?
Les tatouages sont très peu tolérés au Japon (beaucoup de onsen interdisent l’accès aux personnes en ayant). Pour le travail vous pouvez en avoir dans la mesure où ils ne sont pas visibles ou si vous pouvez les masquer. Par exemple, une collègue avait un tatouage au poignet et le strappait tous les jours pour le cacher.
Contrat, paiements et bulletins de salaire ?
Note : Je parle ici de mon expérience avec Prince Hotel. Probable qu’il y ait quelques variations selon votre employeur.
J’avais un contrat à durée déterminée allant de mi-décembre à fin février. Le contrat étant rédigé en Japonais, je n’y ai pas compris grand chose à part les parties avec les chiffres (salaire horaire, coût du dortoir et des repas, date de début et de fin du contrat). On signe également une clause de confidentialité afin de ne pas divulger le nom des clients. Et Boobooski rajoute un contrat particulier qui stipule qu’une pénalité sera retenue si on quitte le travail avant la fin du contrat. Mi-février, ayant donné mon accord pour travailler jusqu’à fin mars, j’ai reçu un nouveau contrat avec le 31 mars comme date de fin.
Le salaire était versé le 15 du mois suivant par virement bancaire directement sur mon compte Japan Post Bank (il n’est pas possible de recevoir son salaire en liquide). Les bulletins de paye étaient accessibles le même jour au format électronique (PDF) sur l’intranet du groupe.
Comment les heures sont-elles comptées ?
Note : Je parle ici de mon expérience avec Prince Hotel. Probable qu’il y ait quelques variations selon votre employeur.
Les heures sont comptées avec une pointeuse électronique doublée d’une feuille manuscrite. Il faut pointer dans les 15 minutes avant le début de son créneau (par exemple entre 8h45 et 8h59 pour un créneau commençant à 9h). Ensuite un créneau est compté à la minute. Régulièrement, la responsable RH nous fait signer une feuille pour confirmer les créneaux. Un créneau journalier ne peut faire moins de 9h et compte 1h de pause non payée.
Combien gagne/dépense-t-on ?
Note : Ne faites pas ce type de boulot uniquement pour l’argent. Vous aurez beaucoup plus intérêt à rester en ville et ainsi bénéficier d’un salaire plus important.
Boobooski annonce, tous frais déduits, 110.000yen par mois. Mais j’ai gagné plus qu’anticipé avec 180.000yen, tous frais déduits. Voici le détail pour un mois (en moyenne) :
- Salaire horaire brut : 930yen/heure
- Nombre d’heures : 220h (52h / semaine)
- Nombre de jours travaillés : 23j (de ce que j’ai compris, le contrat oblige l’employeur à nous faire travailler un nombre minimum de jours par mois)
- Taxes : 150yen (oui c’est le bon chiffre ; bien qu’en PVT, je n’ai pas eu à payer 20% de taxes pour une raison que j’ignore)
- Logement (dortoir de l’hôtel) : 6000yen
- Repas (cantine) : 16000yen
- Forfait de ski : gratuit
- Location de matériel : 1000yen / jour de location
- Prime de fin de saison : 25000yen
Les dépenses dépendent de votre train de vie. Pour vous donner une idée :
- un izakaya par semaine : 2000yen
- un passage au centre commercial toutes les 2 semaines : 4000yen
Quelle ambiance dans le resort ?
Les resorts japonais ne sont pas des villages comme on a l’habitude de trouver en France. Ce sont plutôt des ensembles d’hôtels sans vie de village. Et même si mon expérience se limite à ShigaKogen, j’ai eu des retours similaires en discutant avec des clients ayant fait d’autres destinations les années précédentes (et ayant fait la France pour certains).
Donc il faut aimer être isolé et de ne pas pouvoir sortir régulièrement. Ce qui est bon pour le porte-feuille, étudier et discuter avec ses collègues japonais.
Qu’apportez ?
Voici ce qui me semble le minimum :
- Pour le travail : 1 pantalon noir, 2 chemises blanches à manches longues, 3 tshirts de peau, 1 paire de chaussures noires (si possible facile à enlever/mettre)
- Accessoire de travail : Stylo, bloc-note, sommelier
- Pour la station : Snow-boots ou chaussure de snowboard, veste de ski ou doudoune, gants, bonnet, lunette de soleil
- Pour les pistes : pantalon de ski, sous-couche thermique (torse + jambes), 1 polaire synthétique, 1 veste de ski, bonnet, masque
- Dortoir : On se déchausse en entrant, donc des tongs sont bien pratique. Le reste dépend du lieu. Dans mon cas, la literie était fournie et de bonne qualité. L’oreiller n’était pas top, donc apportez le vôtre si vous êtes sensible.
- Produits : Lessive, shampoing, savon, rasoir, serviette, pharmacie de base (doliprane, collyre unidose, pansements, antiseptiques unidose).
- Divers : Ordinateur/Tablette/Smartphone, adaptateur secteur, appareil photo, livres de japonais
- 10000yen en liquide (il n’y a parfois pas de distributeurs dans la station et les premiers jours sont trop chargés pour faire un tour en vallée)
Internet ?
Dans mon cas, pas de wifi dans les dortoirs (et je pense que cela doit être rarement le cas). On utilisait donc le wifi dans le hall de l’hôtel. Mais en soirée, c’était un désastre. Je vous conseille donc d’avoir une carte data sim, prépayée ou avec abonnement comme j’avais. Et de faire le plein de séries/films/anime avant de partir ;)
Que mange-t-on ?
Il n’y a pas de cuisine dans les dortoirs (bien que le dortoir fille semblait avoir un coin cuisine un minimum équipé). On mange donc à la cantine jusqu’à 3 fois par jour. La cuisine est typiquement japonaise, mais ne vous attendez pas à des sushis ou à des okonomiyaki ;)
Riz et soupe miso sont à volonté. Le petit déjeuner est soit du poisson, soit des œufs brouillés avec saucisses. Et du nato est disponible ^^ Le midi, on peut choisir entre des ramen/udon/soba, le plat du jour (poisson/viande avec légumes) ou tout simplement du riz/curry/viande.
Comment est la salle de bain ?
Les salles de bain sont de type sento. C’est à dire collective avec une baignoire chaude. On se lave, puis on se prélasse quelques minutes dans la baignoire chaude. Si vous êtes pudiques, cela ne durera pas longtemps ^^