Et c’est parti pour une nouvelle expérience à l’étranger !
Pour cette fois-ci, je pars m’installer à Montréal avec un visa de travail, obtenu grâce à mon entreprise lyonnaise qui a des bureaux dans la région du Québec. Malgré la période Covid, les démarches avec l’immigration se sont bien déroulées. Je pars ainsi avec un visa de 3 ans en poche.
Le Canada a mis en place une quatorzaine stricte à l’arrivée sur leur territoire afin de contenir la propagation de l’épidémie. On va parler de comment j’ai vécu cette quarantaine et comment j’ai pu initier les démarches administratifs (inévitables à chaque nouvelle installation dans un pays) depuis mon lieu d’isolement.
Préparation
Fin janvier, l’immigration m’avait fourni l’autorisation de voyage (AVE), sésame obligatoire pour embarquer dans un vol pour le Canada. Après avoir réservé un vol, il a fallu organiser le plan de quarantaine. Au moment où je suis parti, il fallait réserver 3 nuits dans un hôtel autorisé par le gouvernement (qui correspond en fait aux hôtels à proximité de l’aéroport), puis justifier d’un lieu où on pouvait s’isoler pendant les 11 jours suivants sans risquer de contaminer quelqu’un. L’isolement est strict, c’est-à-dire qu’il n’est pas permis de sortir pour faire les courses ou même de prendre l’air quelques instants dans un lieu en plein air proche.
J’avais choisi un vol le mercredi avec atterrissage en fin de journée. Cela permet de faire son test PCR le lundi en attendant le résultat tranquillement. Et le jour de l’arrivée comptant dans la quarantaine, on gagne quelques heures sur son isolement :)
Pour le choix de l’hôtel, j’ai parcouru les témoignages sur Facebook des dernières arrivées. Mon choix s’est porté sur le Crown Plaza Hotel qui avait de bons commentaires sur la propreté et une restauration de qualité. En effet certains hôtels ont du se mettre au room delivery, et lorsque les locaux ne sont pas équipés d’une cuisine, des témoignages montrent des retards ou des plats froids.
Pour la suite, j’ai cherché sur Airbnb un logement approprié. Mes critères étaient une bonne connexion internet, un espace pour pouvoir télétravailler, de la lumière et idéalement un balcon pour s’aérer. D’autant plus avec les beaux jours qui arrivaient. Je pensais au début m’installer dans une maison individuelle en extérieur de la ville afin de bénéficier d’un jardin. Mais ce n’était que des sous-sols loués (courant au Canada) avec souvent des zones partagées. Pas top pour une quarantaine. Je me suis ainsi rabattu sur un appartement dans le quartier d’Hochelaga qui avait eu des retours positifs récents (entre autres de personnes en quarantaine).
Comme il n’est pas permis de sortir pendant 2 semaines, il s’agit de partir avec tout le nécessaire pour le quotidien. Pas possible de se rendre compte qu’on a oublié un convertisseur de prise par exemple …
Comparé à mon départ au Japon, j’ai emporté une valise de plus. La première était très similaire au niveau contenu avec essentiellement du vestimentaire. La deuxième était surtout composée de matériel informatique pour le télétravail et de nourriture au cas où (en respectant les règles douanières).
Tous mes documents de voyage imprimés (une vingtaine de pages en comptant tout !), un test PCR négatif, et c’est bon tout est prêt pour le départ !
Le voyage
Mon vol part de Marseille avec une escale à Paris Charles de Gaulle sur la compagnie Air France. L’enregistrement se passe comme attendu avec la vérification par le personnel Air France (en fait une personne spécialisée pour ce type de vérification avec une application dédiée sur smartphone) de l’ensemble de mes documents de voyage (test PCR, passeport, AVE, preuve de déclaration du plan de quarantaine). L’avantage est que tout a été fait à Marseille et qu’il ne me sera pas nécessaire de refaire cette partie. Mes bagages en soute enregistrés, le reste est du classique.
Le vol jusqu’à Paris (avec un siège sur 2) est sans histoire. Situation sanitaire oblige, l’aérogare de CDG est peu peuplé et tout est fait pour que les personnes ne se croisent pas. Je n’avais jamais vu CDG si bien organisé ! Un contrôle de passeport par la PAF pour la sortie du territoire (qui ne me demande même pas l’attestation de sortie) et je me retrouve directement dans la zone d’attente pour les vols internationaux.
Ce qui frappe sont les boutiques fermées ou en click&collect pour certaines. Les règles des commerces essentielles s’appliquent ici aussi. Je plains les employés devant tenir les boutiques pour une vente par jour par endroit …
Pas mal de monde attend ses vols. Des vols pour l’Afrique, d’autres pour l’Asie ou pour les Amériques. Surtout des personnes rentrant dans leur pays de mon impression. J’ai été néanmoins surpris par une présence chinoise assez marquée, qui faisait plus penser à des touristes qu’à des familles regagnant leur pays. Également surpris par le nombre de personnes attendant mon vol malgré la quarantaine imposée par le Canada à l’arrivée.
L’embarquement pour mon vol se fait avec un agent dédié vérifiant le test PCR et le motif essentiel de voyage pour les non-canadiens. L’agent manquait de précisions dans le document attendu (juste mon numéro de visa en fait), mais c’est passé sans souci. Par contre avec cette vérification le temps d’embarquement est long ! J’ai bien fait de rester assis le temps que tout le monde passe.
Comme vers Marseille, seul un siège sur deux est rempli (sauf pour les personnes du même groupe). Lors de la réservation des sièges, j’avais choisi le côté hublot dans les dernières rangées. Quelqu’uns (des commerciaux à mon avis) avaient eu la même idée que moi et on s’est retrouvé avec uniquement quelques personnes sur les dernières rangées. Distanciation respectée !
Malgré un retard au décollage à cause de bagages mal rangés en soute (qui a remporté trop de souvenirs de Paris ? ), ce vol de 6h30 sur A350 est tranquille. Le port du masque est entrecoupé des repas fournis par le personnel. Je ne suis pas un grand habitué des vols, mais les plats proposés étaient de bonne qualité et similaires à l’habitude. J’ai profité de l’occasion pour regarder un film japonais, Kyokuya: Anata wo wasurenai, où des personnes perdent une partie de leur mémoire sans raison. Puis suivi d’un film français Deux moi où deux jeunes actifs vivant à Paris souffrent de solitude malgré une grande ville et un monde hyper connecté.
Les formalités à Montréal sont assez nombreuses, mais bien organisées et s’enchaînent bien. Enregistrement des informations d’arrivée sur une borne tactile, vérification du test PCR fait au départ et de la raison du voyage par un agent, attente dans un hall pour obtenir mon permis de travail, test PCR à l’arrivée, puis taxi pour rejoindre l’hôtel. Je serai ainsi parti de Provence à 8h (heure de Paris) et je serai arrivé dans ma chambre d’hôtel vers 19h30 (heure de Montréal) ; bref un voyage de ~18h pour arriver dans le Nouveau Monde :)
Deux jours à l’hôtel
Dès mon arrivée, je dois choisir mes repas pour les jours à venir. La carte permet de varier les plats à chaque fois, mais ne propose pas de poutine (quel scandale !). Le premier plat est servi peu de temps après mon coup de fil. Devant commencer le travail à 8h, je demande à être servi le matin à 7h. Ce qui sera strictement respecté à la minute près (à croire qu’un japonais était en cuisine ;) ).
Mes premières journées sont rythmées par ma déclaration de non-symptômes sur la plateforme du gouvernement canadien, des échanges avec mes collègues français, puis avec mes nouveaux collègues canadiens et par les plateaux repas qui sont copieux et chauds. Je me réveille tôt les premiers matins ; normal le temps de me synchroniser. La chambre est bien orientée et reste lumineuse toute la journée.
Anecdote, la télé de la chambre a une prise HDMI, mais un blocage empêche de l’utiliser. C’est un classique dans les hôtels. Il suffit de débrancher un câble RJ11 derrière pour pouvoir accéder au menu d’origine, et ainsi connecter dessus son ordinateur :)
A noter que le résultat du test PCR est arrivée 12h après. Techniquement j’aurai pu rejoindre mon lieu d’isolement suivant, mais la réservation de ce dernier ne commençait que le samedi.
Puis quatorzaine dans un appartement
Avant de quitter l’hôtel, j’avais fait mes courses en ligne pour me faire livrer à mon logement suivant. Après des déboires avec le magasin Métro qui a refusé mes 2 cartes françaises, j’ai pu réussir avec l’enseigne IGA. Je ne serai par contre livré que le lendemain de mon arrivée. Pas grave, le propriétaire du logement m’apportera quelques courses pour le début. Merci à lui !
Après un trajet en taxi avec le conducteur (originaire d’Alger) me décrivant les lieux traversés (centre universitaire de Santé, centre ville que l’on traverse par un tunnel), me voici arrivé dans le quartier d’Hochelaga pour la suite de ma quarantaine.
Je ne vais pas faire ici un descriptif de mes journées dans ce nouvel appartement, mais plutôt indiquer les quelques points qui m’ont permis de passer cette quarantaine convenablement.
En premier, je commençais le travail tous les jours à 8h en me levant à 7h. Cela met une bonne routine en place et structure bien les journées. Une pause vers 13h avec une cuisine rapide et puis je reprenais le travail sans mes collègues français. Avec mon responsable, nous avions décidé que je parte sur un sujet de fond qui peut se faire en solo. Cela me permettait de gérer à ma façon les après-midi.
J’avais plusieurs occasions d’échanger tout au long de la journée. Le matin avec mes collègues français, que ce soit pour prendre simplement de mes nouvelles ou des échanges techniques. L’après-midi avec mes collègues canadiens. Également l’appartement d’à côté étant en chantier, je pouvais échanger avec les ouvriers par la fenêtre (et cela faisait de l’animation). Puis après le travail avec mes amis, que ce soit par messagerie ou par visio. Finalement ma situation n’est pas exceptionnelle sur ce point. La pandémie covid a rendu plus naturels nos échanges professionnels ou personnels à distance. Et les outils fonctionnent très bien !
Je n’ai pas eu de difficultés pour m’occuper le soir (et le week-end). Déjà pas mal de démarches d’arrivée entre l’administratif, trouver un opérateur téléphonique, ouvrir un compte bancaire ou faire ses courses en ligne. Tout est rôdé et se fait simplement en ligne ou par téléphone (j’ai utilisé TextMe pour avoir un numéro canadien à l’arrivée). Mais cela prend quand même du temps et j’évitais de faire trop d’éléments à la fois pour ne pas saturer. Ajouté à cela des lectures diverses sur Internet, suivi de jeux ou films pour me poser sur le canapé.
Côté cuisine, je ne suis pas habitué des plats préparés. Tant mieux ! Cela permet de passer du temps aux fourneaux en fournissant une autre occupation en soirée :) Et je m’astreignais à 30 minutes d’exercice physique en fin de journée pour éviter de me limiter à du chaise/canapé pendant 2 semaines…
A côté, j’ai profité du 2ème week-end d’isolement pour mettre à jour mon blog sur sa partie technique (ce qui m’aura pris près d’une journée complète quand même !).
Finalement la seule partie négative est mon temps d’écran qui était très élevé. Je n’avais pas pris de livres pour ne pas m’alourdir et je n’ai pas liseuse numérique. Mais je n’ai pas ressenti de fatigue oculaire, notamment grâce à un lieu de travail avec une bonne lumière naturelle et un filtre rouge sur mon affichage qui s’active en soirée.
Une note sur les contrôles sur cette quarantaine. J’aurai eu à signaler chaque jour si des symptômes covid apparaissaient, la visite (très rapide !) d’une agente à J+8 avec des questions très simples (vérification que je ne sortais pas, que je n’avais pas de visiteur et que je faisais mes courses sans sortir) et un appel automatique à J+9 avec quasiment les mêmes questions. Rien d’exceptionnel donc.
La sortie de quarantaine
Le résultat de mon dernier test PCR (effectué à domicile par visio) reçu et les 14 jours passés, j’ai pu sortir de ma quarantaine. C’était pour moi un mercredi qui par chance était ensoleillé. J’ai fini exprès ma journée plus tôt pour aller découvrir les quartiers environnants. Après avoir fait quelques courses au magasin du quartier, je suis parti marcher jusqu’au parc olympique de Montréal sans plan précis en tête. Juste le plaisir de voir autre chose que mon appartement :)
J’ai pu également récupérer quelques jours après mon numéro d’assurance sociale, essentielle pour mon entreprise. L’entrevue était efficace et cordiale avec l’employée qui s’est chargée de mon dossier.
J’en profite pour faire une comparaison rapide avec mon arrivée au Japon. L’administration canadienne est efficace et les agents sont cordiaux. Mais entre le permis de travail sur une lettre au format Letter et le document NAS qui est une simple impression d’une page intranet, je trouve la Resident Card japonaise, délivrée directement à l’aéroport dès son arrivée au Japon, bien plus pratique (et robuste !).
Voilà pour cette arrivée. Pour la suite, je m’installe au sud ouest de montréal dans le quartier Saint-Henri d’ici à ce que je trouve mon logement suivant. A plus tard pour d’autres articles :)