Cela fait maintenant plus de 2 mois que je suis installé à Shiga Kogen, au pied de la montagne Yakebitayama. Alors que le début de saison était mal parti côté neige, c’est maintenant la fête avec des chutes régulières ! Les clients sont surtout présents les week-ends, ce qui nous permet d’avoir nos jours de congés en semaine avec un domaine quasi vierge de skieurs. Pratique quand on débute en snowboard !
Travail
Toujours le même restaurant, mais avec une équipe qui a changé pour moitié (principalement des étudiants avec des contrats courts). Quelques modifications de menu par-ci par-là, ce qui m’oblige à demander à mes collègues de me lire les kanji. Je fais des semaines de 40h à 50h, mon record étant de 58h. Et avec les nouvel ans chinois et coréens tombant le même jour (le 8 février en 2016), on a eu une augmentation du nombre de clients durant cette période.
Je reste l’interlocuteur privilégié quand nous recevons des clients étrangers. Les clients maîtrisant très peu le japonais me repèrent vite quand ils ont des questions. Néanmoins, juste en regardant les clients, j’ai souvent des difficultés (à la différence de mes collègues) à savoir qu’un asiatique n’est pas japonais… . Et mon manager me demande également de temps en temps d’écrire les traductions en anglais pour les affiches ou pancartes.
Je suis même sollicité par l’accueil de l’hôtel quand la discussion avec le client est compliquée. J’ai ainsi eu droit à une excursion de nuit afin d’aller chercher des clients dont les voitures de location n’arrivaient pas à remonter une côte enneigée. Et prendre un appel téléphonique depuis l’aéroport de Narita où des clients australiens avaient oublié leurs passeports à l’hôtel. Bref, jongler entre anglais et japonais n’est pas un exercice aisé, mais c’est passionnant ! (et cela change du service en salle… ).
Mon copiaule, maîtrisant le japonais (niveau N2), a même eu droit à faire l’interprète pour un champion de snowboard sur plusieurs jours (et par conséquent de visiter les alentours et de profiter des restaurants gratuitement ^^).
Tourisme
Entre le travail, mes excursions sur les pistes de ski, l’apprentissage du japonais (j’entame le niveau A2), quelques passages au supermarché ou l’envie tout simplement de me reposer, les excursions touristiques sont assez rares. J’ai quand même profité de deux jours de congés consécutifs afin de visiter Nagano et d’un dimanche pour assister au festival de neige d’Iiyama (préfecture de Nagano).
Saint Valentin
Fêté le 14 février comme en Europe, voici un événement extérieur à la culture du Japon qui a été bien repris par les commerçants. Ici, ce sont les chocolatiers qui ont flairé le bon coup, et surtout la compagnie japonaise Morinaga qui lança la mode en 1960.
En effet, l’usage veut que les femmes offrent des chocolats aux hommes, même s’ils n’existent pas de relations amoureuses entre eux. Et les hommes rendent la pareille le 14 mars (White Day). On trouve plusieurs types de chocolats selon le destinataire :
- honmei choco (chocolat ddu favori) : pour l’élu de son cœur
- giri choco (chocolat de courtoisie) : pour les collègues de travail masculins
- gyaku choco (chocolat inversé) : offerts par les hommes aux femmes
- jibun choco (chocolat pour soi-même) : à faire surtout à partir du 15 février car les magasins écoulent leur stock ;)
En magasin, on trouve des chocolats japonais (Dars de la société Morinaga, Meiji), français ou belges. Dans notre restaurant, les filles ont offert ensemble une grande boite à l’ensemble de l’équipe. Et un menu spécial Saint Valentin a été créé pour l’occassion avec plein de coeurs dans chaque assiette. Kawai ! Le plus marrant étant les clients commandant ce menu pour son contenu, mais ne font pas attention que c’est un spécial Saint Valentin, et s’étonnent de voir plein de cœurs dans l’assiette.
En bref
Mes parents ont eu l’extrême gentillesse de m’envoyer quelques douceurs de Provence. J’ai ainsi pu faire découvrir à mes collègues japonais des nougats blancs, accompagnés d’un court descriptif écrit en japonais (on m’a même félicité pour mon écriture des kanji !). Quelques-uns connaissaient de nom, mais ce fut une agréable découverte pour la majorité.
Après le service, certains collègues ont envie de décompresser ou juste boire/manger un coup. Dans le désordre, on a été en izakaya, en pub australien, dans un yakitori (barbecue) avec nomiodai (boisson à volonté) et dans un restaurant familial (où j’ai découvert le maguro no tataki gohan, bol de riz, nori et poisson maguro no tataki, variété de thon).
J’ai reçu des papiers de l’administration japonaise pour la déclaration des impôts. Mon travail a eu l’amabilité de me donner quelques instructions en français, mais la traduction est incompréhensible. En fait, j’ai juste à eu à recopier un numéro (équivalent au numéro fiscal) sur un formulaire destiné au département RH (les impôts sont prélevés à la source au Japon).
Le 3 mars est Hina matsuri (fête des poupées) au Japon. C’est une fête traditionnelle, appelée aussi momo no sekku (festival des pêchers), destinée aux petites filles. Un autel, présentant des poupées, est présent dans chaque maison où vit une demoiselle. Un modèle est exposé dans notre hôtel et on peut trouver des modèles tout prêt en magasin pour 15000yen (~ 120€). Et des collègues portent quelques fleurs de pêcher dans leurs cheveux pour l’occasion :)
La suite
Le bâtiment où je travaille fermera à partir du 6 mars. Je travaillerai donc ensuite dans un autre bâtiment où ce ne sera que du service buffet (bien moins intéressant car très peu de relations clients). Je devrais également avoir moins d’heures de travail, ce qui me permettra d’étudier mon japonais plus régulièrement. Et j’espère que la neige continuera d’être au rendez-vous :)