Nouvel an à Shigakogen Jeudi 7 Janvier 2016 Compte Rendu Trois mois en station de ski (3/10) chuubu/ travail/ shigakogen

Nous voici en 2016 ! Première fois que je passe le nouvel an en dehors de la France, et surtout que je travaille complètement durant cette période. En effet, travail en restaurant oblige, les 31 décembre et 1er janvier ont été bien chargés, à raison de 13h de présence par jour (en gros de 7h30 à 23h30). Pas de compte à rebours, ni de bouteilles de champagne et de verres qui trinquent chez nous. Au contraire, le passage à la nouvelle année fût faite dans une ambiance très feutrée avec une équipe mise à l’écart afin de laisser les quelques clients présents dans le calme.

Néanmoins, ayant fini à 23h30 avec un autre collègue (les autres restant plier des serviettes … ), nous avons quand même pu trinquer avec une bière en observant un (modeste mais bienvenu) feu d’artifice tiré depuis Ichinose, village situé de l’autre côté de la colline. Et également observés trois gars de notre dortoir se jeter dans la neige en caleçon ^^

Comme je démarrai le lendemain à 7h30 (et d’autres collègues dès 6h), nous ne nous sommes pas éternisés ce soir-là. C’est dans ces journées fatiguantes que l’on apprécie le bain chaud japonais avant de se coucher !

Le nouvel an au Japon

Même si je n’ai pas pu vivre le nouvel an dans une famille japonaise, voici quelques éléments racontés par mes collègues ou vus à la télé.

Les 31 décembre et 1er janvier sont fériés au Japon, mais il est courant que les gens prennent des jours de congés avant et après. Surtout que cette année, les 2 et 3 janvier tombaient un week-end. Bref cela s’est vu sur le remplissage de notre restaurant avec des services du soir à plus de 200 couverts les 30,31 et 1er, et également sur les pistes, avec en plus une neige fraîche tombée juste avant cette période. Beaucoup de personnes sont venues en famille avec des tables de 3-4 personnes (parents + enfants) ou des tables réunissant plusieurs familles.

Les soirées organisées chez les gens n’étant pas dans les usages au Japon, les jeunes font la fête du 31 dans les boites de nuit ou bars. Mais beaucoup rejoignent leur famille pour cette période. Ils ont ainsi coutume de manger un plat de nouilles soba, dite kake, le soir du 31 ; ce qui signifie que l’on ne doit plus d’argent. Mais on m’a fait remarquer en souriant qu’on devait tout le temps de l’argent à quelqu’un ;) Les plats du lendemain, préparés la veille, se nomment Osechi, mais il ne m’a pas été donné d’en voir.

Les temples et sanctuaires sont pris d’assaut le 1er janvier (Hatsumōde), et ce dès minuit pour beaucoup. En effet j’ai pu voir à la télévision des foules nombreuses attendre minuit devant des lieux de culte afin de prier dès le début de l’année. D’ailleurs beaucoup de japonais consacrent ce premier jour de l’année à la visite d’un temple ou d’un sanctuaire.

Hatsumōde
Hatsumōde

Au travail

Pas de bises ou de grandes accolades en se souhaitant un Happy New Year ici ;) Mais à la place, on se dit akemashite omedetou gozaimasu (félicitation pour cette nouvelle année) en inclinant le buste quand on croise un collègue. Mais j’ai vu très peu de collègues le faire ; la majorité utilisant le classique otsukare sama desu (complexe à traduire, mais dans l’idée, merci d’être fatigué suite au travail). Le 1er janvier, mes collègues proches m’ont demandé si j’avais pu appeler (et non juste écrire à) ma famille ; appel que je n’ai pu faire que quelques jours après (honte sur moi ^^).

Sinon je n’ai pas constaté d’autres comportements ou habillements spécifiques à cette période, que ce soit chez mes collègues ou chez nos clients japonais.

Repas du 1er Janvier

Pour la nouvelle année, les japonais prennent un petit déjeuner traditionnel. Comme j’ai pu accéder au buffet du petit déjeuner de notre hôtel, voici donc quelques plats spécifiques à cette période auxquels j’ai pu goûter :

  • Datemaki : une omelette sucrée roulée, trempée dans du daichi, puis coupée en tranche.
  • Gomame : des sardines bébé grillées dans un mélange de mirin, sauce soja et sucre.
  • Kuromame : des graines de soja noires baignant dans du sirop de sucre brun.

Datemaki
Datemaki

Gomame
Gomame

Kuromame
Kuromame

Le déjeuner des travailleurs était spécial “nouvel an” le 1er janvier. Le plat principal était une pièce de bœuf avec des frites et grains de maïs (rien de traditionnel, mais cela change du quotidien), accompagné d’un plat beaucoup plus traditionnel, le zöni. Dans notre cas, il était composé de mochi (gâteau de riz) grillé, de kamaboko (poisson blanc en rondelle cylindrique), des épinards et des carottes, le tout baignant dans un bouillon de daishi parfumé à la sauce soja sucrée. Un collègue m’a dit que sa mère sucrait énormément le bouillon. Et une clémentine (mikan) pour compléter le repas, qui n’est pas spécifique au nouvel an vu que c’est un fruit courant en période hivernale.

Course des étudiants

Voyant une course de type marathon à la télé, j’ai questionné mes collègues. Il s’agit en fait d’un relais de 200km (ekiden) réservé aux étudiants (uniquement masculins) s’écoulant sur deux jours (les 2 et 3 janvier). Cette course s’appelle Hakone Ekiden (ou de son nom complet, Tōkyō Hakone kan Ōfuku Daigaku Ekiden Kyōsō) et sa première édition a eu lieu en 1920. Le premier jour, 5 coureurs représentant une université parcourent 100km entre Tokyo et Hakone (préfecture de Yokohama) ; puis 5 autres coureurs font le retour le lendemain. Bien que l’événement se déroule près de Tokyo, les universités du pays entier sont représentées. Et ce n’est pas une course de village, loin de là ! Direct à la télévision sur une chaîne nationale, supporters nombreux et intérêts des jeunes attablés (surtout lorsque leur université est devant !). Bref un événement qui m’était complètement inconnu, mais populaire ici.

Edition 2016 de Hakone Ekiden
Edition 2016 de Hakone Ekiden

En bref

Je n’ai pas trop eu de temps libre afin de descendre les pistes ces derniers jours. Mais mon emploi du temps est maintenant composé essentiellement de journée commençant à 12h, ce qui me permettra de faire du ski ou snowboard les matins avant d’aller travailler. Et mon ski pass (gratuit !) arrive dans quelques jours :)

Nous (avec les autres travailleurs expatriés) avons passé l’étape ouverture d’un compte bancaire à la JP Bank (équivalent de La Poste). J’ai donc maintenant mon carnet de compte et ma carte de retrait, et surtout je peux recevoir mon salaire :p

Des collègues, avec qui je m’entends bien, sont partis vu qu’ils ne travaillaient que pour la période du nouvel an. Mais j’ai pu sympathiser avec d’autres personnes dans la station qui restent jusqu’à fin février ou fin mars (et faisant du snowboard pour la majorité). Il va falloir que j’écrive plus souvent en japonais pour communiquer avec eux ^^

Au prochain édito, sûrement d’ici 7-10 jours, selon ce que j’aurai de nouveau à raconter :)