L’île de Shodoshima (小豆島) est située à 1h de ferry de Takamatsu. Elle est nettement plus grande que celle de Naoshima et possède plusieurs ports. Ma première idée était de rester une nuit sur l’île ; malheureusement les auberges étaient déjà fermées ou en travaux à cette période de l’année. Je ferai donc l’aller/retour dans la journée.
J’ai choisi d’arriver par le port de Kusakabe. Vu l’éloignement des attractions, je loue un vélo (1000yen la journée) au guichet du port. C’est un vélo à 3 vitesses ; vu que l’île n’est pas toujours plate, ce sera plus agréable par moment :)
Je commence par le musée de la sauce soja (Shoyu) de la société Marukin. A l’entrée du musée (190yen), on vous offre une petite bouteille de sauce soja. Son odeur et son goût sont beaucoup plus forts que les sauces soja habituels (Kikkoman par exemple). Le musée n’est pas très grand (15-20 minutes), mais l’ensemble est très bien présenté avec des textes en anglais et des anciens outils ou machines.
Le musée explique la fabrication de la sauce soja et apporte les précisions suivantes. Lors de la torréfaction du blé, du sable est ajouté afin d’éviter que le blé soit brûlé ; un ordinateur se charge de réguler la puissance de la flamme et la quantité de blé. Marukin cultive leurs propres bactéries pour les étapes de fermentation, ce qui pour beaucoup à définir goût et arômes de leur sauce soja. La quantité de sel est entre 23% et 25% ; pas assez, et la sauce va tourner, trop, les levures ne pourront pas travailler. Il faut un an pour que le moromi soit prêt. Ensuite 30L de moromi sont placés dans 500 tissus les uns au-dessus des autres afin d’être pressés pendant 3 jours. La sauce soja est cet extrait, qui est chauffé puis filtré.
Cinq types de sauce soja sont fabriqués. Comme particularité à noter, le Koikuchi représente 85% de la production et le Usukuchi est plus clair afin de ne pas colorer les aliments et contient 2% de sel en plus.
A la sortie, je prends une glace à la sauce soja. Je m’attendais à un goût plus marqué, mais on reconnaît bien la sauce soja. Côté couleur, c’est proche de la glace au café, en légèrement plus clair. Je croise 3 salarymen, venus de Tokyo, en voyage d’affaire chez Marukin. Je discute quelques minutes avec le chef du groupe parlant un bel anglais.
Puis je prolonge mon chemin vers le sud de l’île. Je passe ainsi à côté de l’ancien lieu de tournage du film Nijushi no Hitomi (Vingt-quatre prunelles, 1954). Je ne connais pas encore ce film, mais je le rajoute à ma liste (déjà bien longue) des films à voir. La route qui y mène suit la côte et offre une jolie vue sur la mer et les paysages de l’île.
Ensuite, direction les champs d’oliviers, qui ont été importés de Grèce au début du 20ème siècle. On trouve quelques olives de table, mais la production est essentiellement de l’huile. La décoration du parc est très typée grecque avec des inscriptions en grec, des colonnes et même un moulin tout blanc. Dans les champs, des ouvriers agricoles taillent les oliviers et font la cueillette à la main. A l’office de tourisme du parc, on peut également acheter de la glace à l’huile d’olive ! Même s’il fait frais pour une glace, je me laisse tenter. Le goût est bien présent et est fort agréable.
Puis juste avant de prendre le ferry de retour, je fais un détour par un magasin de bento à côté du port. Mon bento a été préparé suite à ma commande, on ne peut faire plus frais !
Cette visite de l’île m’a en tout cas donné envie d’y retourner aux beaux jours ; je suis sûrement attiré par son côté méditerranéen ;) Le reste des photos est visible ici.